vendredi 1 juillet 2011

Je viens d'être (bien) gazé

J'ai fait tout à l'heure en voiture un geste que je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire. En réalité, à ce jour, je ne voyais cela que dans les films.

En effet, j'ai été pris entre deux feux au carrefour de Cica Toyota. Je me suis retrouvé comme par hasard en plein face à face entre étudiants et forces de l'ordre. Le véhicule qui était juste devant moi, était conduit par un officier des FAT. C'est lui en fait que les étudiants visaient par leurs jets de pierres. Il a réussi à faire demi-tour pour leur échapper. Je me suis retrouver alors face à eux. Les pierres qu'ils lançaient à l'Officier atterrissaient plutôt sur mon véhicule. Je me demande encore comment, avec tous ces impacts, ma pare-brise n'est pas cassée. Une longue file était derrière moi, m'empêchant de faire une marche arrière en bonne et due forme pour réussir ma manœuvre. Mais comme je l'ai dit plus haut, je n'arrive pas à me décrire à moi-même comment j'ai pu retourner la voiture pour filer dans l'autre sens. Mais pendant ce temps, les flics tiraient les gaz lacrymo en direction des étudiants que j'avais à présent derrière moi. Les gens courraient dans tous les sens, notamment les vendeurs à la sauvette qui sont souvent postés au feu rouge de Cica Toyota. Entre les écrans de fumée, l'odeur pimentée des gaz, les larmes qui coulaient de mes yeux et les passants qui courraient donc dans tous les sens, j'ai réussi à trouver mon chemin sans cogner personne. Et là encore je ne me l'explique pas toujours.

Il faut dire qu'entre temps, avec la longue file dans laquelle j'ai cheminé depuis le Carrefour de GTA, l'aiguille sur l'écran me signalait une baisse de carburant. Alors pour pouvoir avoir de quoi arriver jusqu'à l'éventuelle prochaine station d'essence, j'ai été obligé d'arrêter la climatisation et de baisser les vitres. Ce qui a fait que j'ai dû bien "sniffer" une bonne dose de gaz.

Alors dans ma fuite, et je ne savais vraiment quelle direction prendre, mon intuition m'a guidé vers les rails qui mènent à Nukafu. Vous savez bien que Lomé est en chantier et que la majorité des voies sont en plein travaux. Dans cette direction, un groupe d'étudiants battaient en retraite, toujours armés de pierres qu'ils continuaient à lancer en direction des forces de l'ordre. Je me suis encore retrouvé dans une autre file, sur un sentier boueux, bourbeux et pleins de trous remplis de flacs d'eau (la veille, il a plu abondamment). A mi-chemin, on se retrouve dans une impasse. Compte tenu des travaux, il y a une déviation à ce niveau. Et aucune voiture ne peut continuer. Seuls les piétons et les motocyclistes parvenaient à se frayer un chemin. Pendant ce temps, je voyais du côté de Nukafu, sur l'avenue Jean-Paul II, les tirs de gaz qui chassaient les étudiants qui repliaient vers nous. En ce moment, je ne tenais presque plus, l'effet du gaz respiré a commencé par agir. Les larmes sortaient de mes yeux, et mes narines coulaient. Je suis resté bloqué là, pendant une bonne quinzaine de minutes, le temps que ça se calme. Puis j'ai fais demi-tour en longeant les rails jusqu'au niveau du Garage Central où j'ai pu me frayer un chemin pour rejoindre le Carrefour de Tokoin Trésor.

Et dire que je venais juste de déposer à l'hôpital, un collègue qui se tordait de douleur au bureau au point où il ne pouvait conduire lui-même.

mercredi 18 mai 2011

Pourquoi ici, et pas là-bas ?

Depuis le début de cette année, on note des révolutions dans plusieurs pays arabes faisant tomber au passage des chefs d'Etat qui avaient une réputation "d'indéboulonnable", tant leur main-mise sur tous les rouages économique, judiciaire, politique et même culturel de leurs pays étaient effroyable. Leur domination aussi bien sur leurs administrés que sur les médias, les opposants, les organisations de société civile, etc. était telle que nul n'aurait un jour imaginé que ces dictateurs partiraient du pouvoir par la pression de la rue. Ils organisent et gagnent les élections avec des scores avoisinant les 100 %, et disposent de fortunes colossales, menant des trains de vie indécents et contrastant avec le niveau de vie de leurs populations.

Après la Tunisie et l'Egypte, la Lybie et la Syrie (et bien d'autres pays arabes) sont entrées dans la danse. Mais malheureusement, les choses ne se passent pas dans les deux derniers pays, comme elles se sont passées dans les deux premiers. En effet, en Lybie et en Syrie, Mouammar Kadhafi et Bachar el-Assad ont choisi de résister à la pression de la rue, en sortant l'artillerie lourde contre les populations aux mains nues, qui ne demandent que plus de réformes, plus de liberté, plus de transparence dans la gestion des biens publiques, plus d'équité dans le partage des revenus de leurs pays, et ceci ne constitue que le minimum vital qu'un peuple peut revendiquer.

Réprimer une population qui manifeste pacifiquement en la bombardant avec du matériel de guerre, en tirant à balles réelles sur elle, en arrêtant et en enlevant les manifestants et les contestataires, sort de toute logique du bon sens. Dans ce cas, il était primordial de venir en aide à ces populations en mettant en œuvre des mécanismes pour les protéger. C'est ce que la France et les USA se sont empressés de faire dans un premier tant, avant qu'une résolution des Nations Unies ne mette cette opération sous la bannière de l'OTAN. C'est généreux de leur part et c'est une action louable. On se rappelle encore de ces Lybiens brandissant le drapeau français et témoignant leurs reconnaissances à la France (surtout).

Alors le peuple syrien est-il moins "humain" que le peuple lybien ? Pourquoi a-t-on choisi d'intervenir en Lybie et pas en Syrie ? Pourquoi ici, et pas là-bas ? La répression en Syrie serait-elle plus tolérable que celle en Lybie ? La souffrance du peuple syrien est-elle moins atroce que celle de la Lybie ?

Je voudrais que les choses soient claires par rapport aux lignes qui vont suivre. Je n'ai aucune admiration pour Mouammar Kadhafi, je ne le soutiens en rien car il existe des valeurs fondamentales auxquelles je suis attachées et que je ne retrouve pas en lui. La culture de la pensée unique, la non-alternance au pouvoir, le culte de la personnalité (son effigie partout, son nom attribué aux rues, aux hôpitaux, aux stades, etc.), égo démesuré entraînant une auto-proclamation comme Roi des rois d'Afrique, mythification et déification et de sa personnalité, tentative de déménagement du siège de l'UA dans sa ville natale, absence de liberté (sous toutes ses formes) dans son pays, musellement de toute tentative de contradiction, etc. font partie de ces choses que les amis de la Liberté combattent.

Mais quand même ! Pourquoi s'acharne-t-on contre Mouammar Kadhafi à ce point ? Pourquoi tous ces bombardements contre la Lybie sous prétexte de protéger sa population. Alors que le même scénario se joue en Syrie et personne ne bronche ? Pourquoi ici, et pas là-bas ? L'Afrique serait-elle une terre où tout le monde peut venir et faire sa pluie et son beau temps comme il l'entend ? Pourquoi apporte-t-on des aides à ces insurgés pour qu'ils renversent le régime en place ? Au nom de quels principes des pays étrangers peuvent-ils soutenir une insurrection ou une rébellion dans un autre pays ?

Je m'interroge :

- La France accepterait-elle qu'une coalition de pays apporte du soutien logistique et militaire aux nationalistes corses ?
- L'Espagne accepterait-elle que les indépendentistes basques de l'ETA bénéficient d'un appui quelconque d'une puissance étrangère en faveur de leur lutte au pays basque espagnole ?
- La Russie accepterait-elle que les indépendentises tchétchénes dans le Caucase bénéficient d'une formation et d'aides de pays étrangers pour mener à bien leur cause ?

Alors pourquoi ce qui n'est pas possible là-bas, l'est-il ici ? Peut-on instaurer une démocratie par la force ? Je pensais que le principe démocratique en lui-même se refusait à la violence et à la force.

Encore une fois, pourquoi ici, et pas là-bas ?

lundi 16 mai 2011

L'Allégorie de la Justice

L'Allégorie de la Justice est figurée sous les traits d'une femme aux yeux bandés et portant dans sa main droite, un glaive et dans l'autre, une balance. Que signifie ce symbole ?

- Le glaive symbolise la Justice qui tranche les problèmes et les litiges. Il sert à frapper, à punir les coupables ;
- La balance sert à peser le pour et le contre. Elle représente le principe de la contradiction juridique en soupesant les forces de soutien et d'opposition.
- La femme représente la probité. On suppose que la femme a le jugement plus droit et qu'elle paraît plus juste (même si c'est discutable à mon avis).
- Le bandeau qui couvre les yeux de cette femme, est un symbole d'impartialité. Il indique que la justice est (ou devrait être) rendue objectivement, sans crainte ni faveur, indépendamment de l'identité, de la puissance ou de la faiblesse des accusés : la justice comme l'impartialité est aveugle (Wikipedia.org)

Parlant justement de l'impartialité de la justice, un fait poignant a retenu mon attention depuis ce weekend. Il s'agit en effet, de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn aux USA. Vous savez tous qui est cet Homme. Vous pouvez lire une courte biographie de lui sur le site du FMI (http://www.imf.org/external/french/np/omd/bios/dskf.htm). DSK est donc le Tout-Puissant Homme qui se trouve à la tête du Fonds Monétaire International. Cette institution composée de 185 pays membres, et qui fait la pluie et le beau temps. Elle a fait plier plusieurs pays dans le monde avec sa politique d'austérité, de privatisation des entreprises d'État, de combat contre la corruption, de non-discrimination de l'investissement (augmentation des droits des investisseurs étrangers), de réformes visant à supprimer les entraves au développement économique, etc.

Donc le Tout-Puissant Directeur Général de cette "prestigieuse" institution a été assigné en justice par une "simple femme de ménage" d'un hôtel. Et c'est là justement où mon intérêt pour l'impartialité de la justice intervient. Dominique Strauss-Kahn, avec sa carrière riche, couronnée par sa nomination à la tête du FMI, a amassé une fortune (à la sueur de son front bien sûr). Il est aisé, dispose de plusieurs biens de valeur et son train de vie a d'ailleurs tout récemment suscité des critiques à son encontre au sein de la classe politique française. DSK, avec ses ambitions politiques, et même s'il ne l'a pas encore déclaré officiellement (devoir de réserve oblige), envisage de se positionner comme candidat aux primaires socialistes en vue de l'élection présidentielle française de 2012. Tous les sondages (qui ne restent d'ailleurs que des intentions) le donnent vainqueur dans tous les cas de figure.

Donc cet homme, doublement puissant (sur les plans financier et politique) a donc vu depuis ce weekend, son image de prestige totalement rabaissée, suivie d'une humiliation aussi bien pour lui, pour ses proches, pour ses amis politiques que pour l'institution au sein de laquelle il travaille. On l'a vu à la télévision, menottes aux poignets, faire l'objet d'une enquête judiciaire au motif de "agression sexuelle, tentative de viol et séquestration". Et cette affaire se déroule sans aucune ingérence ni incidence diplomatique entre le pays de l'accusé (la France) et le pays de l'accusatrice (les USA).

Jusque-là, je ne m'intéresse pas au fonds de l'affaire. Qu'importe si DSK a effectivement ou non abusé de cette femme. C'est la forme. C'est la procédure qui m'enthousiasme. Et c'est là où cette allégorie de la justice revêt tout son sens. Je vis dans un pays où il n'est pas imaginable qu'une "simple femme de ménage" puisse déposer une plainte contre un homme de la trempe de DSK au point de ternir son image. Non !!! Elle est trop belle la justice outre atlantique. Chez moi, (1) cette femme n'aurait jamais osé se plaindre de quelque mauvais traitement que ce soit de la part cet homme ; et (2) même si elle en avait eu le courage, c'est elle qui aurait été condamnée, sans procès, pour allégation mensongère, offense à une autorité, etc. C'aurait été sa parole contre celle de l'autre. On aurait vite étouffé cette affaire, sans donner aucune chance à cette femme, de s'exprimer, juste parce que l'adversaire qu'elle a en face d'elle est un homme puissant.

La justice doit être la même pour tous ! Qu'importe que tu sois riche ou pauvre, petit ou grand, homme ou femme, blanc ou noir, croyant ou athée, fils d'un dieu ou d'un démon, etc. C'est cette justice au vrai sens de son allégorie que je proclame, que je magnifie, que je chante ! Et je rêve qu'un jour, il en soit de même dans mon Togo natal (et dans toute l'Afrique) où les forts cesseront d'écraser les faibles, où les riches arrêteront de mépriser les pauvres, où l'autorité s'appuiera sur la loi et non sur l'arbitraire et où la justice (celle de l'allégorie) règnera véritablement, donnant la chance à tous les hommes et femmes d'en jouir. La corruption qui gangrène ce secteur, où les liasses de CFA décident du gagnant ou du perdant d'un procès, devrait être combattue. Vivement qu'un jour, un simple citoyen puisse déposer une plainte contre un cadre de la nation, et que la procédure aille à son terme de façon impartiale pour que le vrai fautif soit puni.

Ceci est une vraie leçon de justice que l'Amérique nous donne.

vendredi 13 mai 2011

Un Blog de plus ?

Dans cet univers du web, où foisonnent des tas de sites internet, de blogs, de journaux, radios et télévisions en ligne et autres leviers de communication ; dans ce monde où chacun, à partir d'un ordinateur et d'une connexion internet et de n'importe où peut donner libre court à ses passions sur tous les sujets possibles, en allant de la reproduction des tortues de mer en Papoisie Nouvelle Guinée à la cuisson de la mante religieuse quelque part en Australie, était-il encore nécessaire d'ajouter un nouveau blog à tout ce qui existe déjà.

La question mérite certes d'être posée. Mais il n'existe aucune limite à la liberté d'expression et l'envie irrésistible de commenter l'actualité et les faits, et de donner mon point de vue sur tout ce qui entoure et concerne l'Homme - à l'heure où les événements se déroulent dans le monde à une vitesse vertigineuse et où l'information est déjà périmée aussitôt qu'elle est publiée - devenait de plus en plus palpitante.

Pourquoi Amour & Tolérance et pas autre chose ? Il existe des valeurs indéniables qui font la dignité humaine et que plusieurs grands hommes et bien des siècles avant nous ont promu, divulgué et défendu. Certains ont même perdu leurs vies en défendant ces valeurs. D'autres se sont battus pour que ces valeurs survivent à travers le temps en les publiant dans divers ouvrages. Ces valeurs, qui à mon sens, seules défissent véritablement l'homme, sont en réalité des vertus qui nous élèvent au-dessus de tout, lorsque nous les pratiquons. On peut citer entre autres : la franchise, la probité, l'humilité, le respect, l'honnêteté, la solidarité, la fidélité, la sincérité, la générosité, le pardon, et bien sur l'Amour et la Tolérance. Cette liste n'est pas exhaustive. On peut la compléter à volonté. Mais l'Amour et la Tolérance m'ont semblé deux valeurs suffisamment rassembleuses autour desquelles on peut bâtir tout un monde. Ainsi, les sujets qui seront publiés sur ce blog le seront avec une large ouverture d'esprit et avec également une large ouverture à la critique et à l'envie d'amélioration dans un esprit d'amour et de tolérance.

De quoi parlera-t-on au juste ici ? Tous les sujets seront abordables. Que ce soit dans le domaine de la politique, de l'économie, de la culture, du sport, de la technique ou de la religion, cette tribune sera mon regard objectif et impartial sur l'actualité de notre monde telle qu'elle est vécue et livrée au fil des secondes et des minutes.

Qui suis-je ? Rien et rien d'autre qu'un simple ami de la vertu qui a jugé nécessaire de contribuer aux divers débats à travers ce blog en enrichissant avec beaucoup d'humilité et de respect les différents commentaires qui foisonnent déjà sur le web.

Quel sera mon style de rédaction ? Simple, court et sobre. Les gens n'ont plus suffisamment de temps pour s'attarder sur des articles longs. Il faut leur faciliter la tâche en allant à l'essentiel.

Je sais à l'avance qu'avec toute la brochette de blogs qui pilulent déjà sur le net, il n'est pas évident que des internautes s'aventurent fréquemment par ici mais n'empêche ! Je vais l'animer quand même. Il y a quelques semaines, je suivais le film "Sidney White" où un jeune étudiant animait un blog intitulé "lepourfendeur.com" (inutile de taper, ça n'existe pas ; c'était juste pour les besoins du film). Ses camarades lui ont demandé pourquoi il est tout le temps motivé à animer son blog que personne ne lit. Il a alors répondu : "L'essentiel n'est pas d'être lu, mais d'être écrit". Je fais mienne cette affirmation. Qu'importe qu'il soit lu ou pas.

Toutefois, je vous donne rendez-vous sur ce blog. Je vous invite à y venir régulièrement et je compte beaucoup plus sur vos analyses objectives et vos critiques constructives qu'autre chose.

Merci encore et à bientôt !